C’est le titre d’un recueil de Robert Desnos que j’ai entre les mains et que j’ai l’intention de partager un peu. Habitué à la puissance inqualifiable du Corsaire Sanglot, je suis resté étonné par ces autres notes de Desnos, innocentes et habituées du terrible. Il nous dit : »quand la mort sur mon sein posera ses balances / J’espère, jours d’amour, que vous l’emporterez. Suivons-le un peu.


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Ah, un sens aigu de la nostalgie,quelques larmes d’un patriotisme désuet, des mains de fée et de la poésie, voici les éléments d’une communion toute russe.

Alvaro de Campos, double poétique de Fernando Pessoa écrivit : « Ah! Sauvagerie de sauvagerie! Merde à toute vie comme la notre qui n’est rien de tout cela« , décrivant son ardent de désir de sentir sa poitrine déchirée sous les coups de puissantes lames pirates. L’amour du corsaire engoncé dans un corps de dandy. Petite balade avec Alvaro de Campos, grand poète portugais qui voyagea beaucoup et trop peu et qui écrivit de même dans la première moitié du vingtième siècle.


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Aujourd’hui, c’est l’humeur qui veut ça, europalinka vous emmène en promenade dans les contrées hallucinées de notre ami Henri Michaux (dont vous voyez ci-dessous un dessin). L’homme voulait voyager pour s’appauvrir, voilà le programme. De toutes les manières, dans un voyage poétique, on est toujours trompé. On croit perdre le nord et on gagne le symbolique, on croit perdre l’équilibre et on gagne le rythme, on croit perdre le sens et on gagne les sens, on croit perdre son temps et on rencontre le temps. Hop.

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En République de Tlön comme dans toute société traditionnelle, nous savons bien que toute maladie est liée à une faute morale. Voilà une maladie, la grippe A, qui semble toucher le monde entier. Quelle faute morale d’échelle mondiale faut-il corriger pour espérer voir la maladie reprendre ses valises et partir en voyage sur une autre planète ?


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Voici un poème de Victor Serge (1890-1947), un homme qui traversa le siècle précédant par une diagonale acharnée et courageuse. Anarchiste en France, en Belgique, à Barcelone, il rejoint la Russie en 1918 pour soutenir la IIIième internationale ce qui lui vaudra une déportation en Sibérie, puis après sa libération (1936) et son nouvel exil en Belgique, puis en France et au Mexique, des persécutions par la Guépéou jusqu’à sa mort. Voilà un homme qu’on aura pas su briser et qui gardera à sa manière un amour sincère de la révolution, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.


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Pour ceux qui préfèreront réserver à l’enfance un asile poétique, la rédaction propose ici quelques vers de William Blake extraits de son recueil « Songs of innocence and experience ».

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L’idée qu’il n’y ait plus de poème possible digne de ce nom après Auschwitz est un bon mot spontané qui en dit long sur l’indicible horreur des camps d’extermination mais qui en fait n’indique pratiquement rien sur la poésie même. Dans Prismes, Adorno exprime le fait que la barbarie a fait époque: il y a eu une période barbare suite à laquelle aucun retour confortable à la culture classique n’est permis. Mais cela n’exclut pas l’avènement de formes d’expression nouvelles, encore faut-il, certes, s’entendre sur la façon dont nous considérons notre époque et ses formes d’expression potentielles.


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Que le tonnerre s’abatte sur l’humanité ! C’est un scandale. La dernière personne célèbre à avoir utilisé l’œuvre de l’immense poète W.H. Auden n’est autre que Carla Bruni dans sa chanson « At last, the secret is out ». Voilà l’abominable mélange de deux monstres très différents.

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Dans Prismes, Adorno déclare en effet qu’ « Ecrire un poème après Auschwitz est barbare ». Célèbre et polémique est l’assertion du philosophe Theodor Adorno concernant le statut de la poésie, dans un monde ayant connu l’horreur innommable de la Shoah. Convoquer à nouveau son propos permet de mieux saisir les enjeux de cette insurrection et de cet interdit, à l’aune d’une interrogation sur le langage poétique de Paul Celan, qui mieux que quiconque a retracé dans les sillons de l’écriture la douleur et la mémoire du peuple juif.
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